- Xavier Darcos : "Mesdames et messieurs, d'abord, je vous remercie de m'avoir invité. Je voulais remercier les responsables de la chaîne, et tous ceux qui ont contribué à ce colloque. Evidemment, c'est un peu artificiel d'arriver à la fin d’un colloque qu’on n’a pas entendu, et de surcroît d'essayer d'en tirer des conclusions. Je vous prie de m'excuser de cette situation, qui n'est pas très pédagogique. C'est très mal pour un ministre de l'Education nationale. Mais c'est aussi l'occasion de faire un petit tour d’horizon sur ces problèmes, qui sont très importants pour les éducateurs d'aujourd'hui et qui, à quelque niveau que ce soit, suscitent des débats :
nous l'avons vu tout à l'heure, avec cette collègue universitaire, qui parlait de la recherche que les étudiants font aujourd'hui. J'étais moi-même il y a encore peu de temps professeur associé dans une université, nous étions surpris en lisant les thèses de voir qu'en prenant une phrase d'une thèse, on arrive à retrouver des pages entières de documents sur lesquels cette thèse avait été littéralement recopiée. C'est un nouveau dispositif de recherche qui fait qu’on peut faire du copier/coller partout. Revenons à la question posée ici. Je voudrais d'abord rappeler que si je suis invité ici, c'est aussi sur une invitation d'une amie, qui est Isabelle Juppé, qui nous avait sollicités, et je suis très heureux de la retrouver ici.
J'imagine que les approches ont été diverses. Il y a le point de vue des utilisateurs, des sociologues, des parents, des techniciens... Pour moi-même, la parole des techniciens est une parole que je dois aussi décrypter : elle est parfois pour moi un peu interactive. Ce que je constate, c'est que cette question, qui était relativement étroite il y a encore quatre ou cinq ans, qui était plutôt réservée à des spécialistes : quand vous parliez de tableau interactif, cela restait limité ; aujourd'hui elle est sur le devant de la scène, elle est largement débattue, elle est dans les magazines, dans les documents pédagogiques, dans les discussions mêmes que nous avons avec nos collègues. C'est devenu une traversée des chemins de toutes les questions scolaires. Donc il est bien légitime que votre chaîne se soit posé cette question.
Quelques remarques : d'abord ce que nous savons, en tout cas ce que nous croyons, nous éducateurs, c'est que la consommation télévisuelle est précoce, qu’elle est lourde, et qu'elle est passive. C'est l’impression que nous avons. Lorsque nous regardons les chiffres sur les tout petits-enfants, très tôt, entre 2 et 5 ans, nous sommes déjà dans des chiffres qui avoisinent 2 à 3 heures de télévision par jour, étant entendu que ces enfants dorment beaucoup, c'est donc une occupation très importante dans la journée. Ce qui nous frappe tous, mais je le répète, je ne suis pas un spécialiste, c'est qu'ils voient des choses, ils voient plutôt des choses qui leur sont destinées, des chaînes pour enfants, mais en même temps ils voient des choses où le virtuel et le réel se mélangent beaucoup. L'une des difficultés que nous avons continuellement, que nous retrouverons peut-être dans ces propos, c'est ce départ, ce partage entre le réel et le virtuel, que nous allons retrouver de manière obsédante au fur et à mesure que les enfants grandissent. C'est sans aucun doute de nature, pour les collégiens et notamment qui sont dans les collèges difficiles, à profondément perturber le rapport au savoir. Car zappant, indifféremment, ils ne savent plus très bien, en circulant dans ces images, si c'est du vrai ou si c'est du faux, si c'est de l'invention, de l'actualité, de la reconstitution, du live ou pas... Cette confusion par rapport à la véridiction, par rapport au vrai, est évidemment le contraire de l'acte pédagogique, qui lui espère toujours être dans le vrai. Dès lors, la télévision est un peu comme l'imagination chez Pascal, elle est d'autant plus fausse qu'elle ne l'est pas toujours, elle est d’autant plus dangereuse qu’elle est souvent vraie. Le décryptage, le partage entre le virtuel et le réel, est une question que se posent tous nos collègues, en particulier au collège.
Revenons aux petits-enfants. Fréquentation rapide, fréquentation lourde, fréquentation passive… Est-ce que c'est un danger ? Comment faut-il faire ? Quelle attitude devons-nous avoir pour les plus petits ? On imagine généralement que vis-à-vis de cette question, il y a toujours deux approches : une approche morale et traditionnelle, qui dit que ce serait mieux que ces enfants soient dans une relation interpersonnelle avec leurs parents ou avec d’autres, plutôt qu’être posés devant la télé. C'est vrai aussi, et c'est souvent dit par les parents qui sont eux-mêmes des consommateurs effrénés de télévision : il y a un double langage des adultes vis-à-vis de cela que les enfants décryptent très rapidement. Et puis il y a un autre langage, qui me paraît le plus réaliste, qui consiste à dire : oui, c'est comme ça. Il faut donc très tôt que ce qui pourrait être un inconvénient ou un danger devienne tout au contraire un des moyens de la culture, un des moyens de l'apprentissage. Il faut sans aucun doute accompagner, dès les tout premiers mois, dès que l'enfant est devant ces outils, il faut l'accompagner pour en être maître, pour le regarder, pour le décrypter. Au fond, en rappelant ces deux approches traditionnelles, on voit que la problématique n'est pas si différente pour les tout-petits, qu'elle ne l'est pour les adultes ou les jeunes adultes. Dans les deux cas, l’école, et si je puis dire l’école avec un grand E, a toujours été dans une situation ambiguë, une situation de dénonciation vis-à-vis des médias : c'est abrutissant, c'est idiot, c'est la Star Ac’ et tout ce que l’on voudra... Et puis il y a une autre attitude qui consiste à dire, en même temps, c’est là, il faut qu'on travaille avec. Ce double jeu est absolument constant.
Deuxième remarque, la télévision n'est plus la télévision. Ce que nous constatons, y compris dans nos études statistiques, c'est qu'on disait autrefois qu'un adolescent de 14 ou 15 ans passait quatre heures et demie devant la télévision, encore le faisait-il en zappant de manière indifférenciée, en regardant tout et n'importe quoi. Aujourd'hui, ce chiffre est moins vrai : il passe moins de temps devant la télévision, parce que ce temps est concurrencé par l'ordinateur. Donc il y a un usage nouveau, une relation nouvelle. Lorsqu'on va un peu plus loin que l'adolescence, chez les jeunes adultes, on découvre qu'ils sont assez tôt utilisateurs de blogs, etc... J'ai récemment déjeuné avec le directeur de Skyrock, il me parlait du nombre de blogs qui s'ouvrent et se ferment tous les jours : le chiffre est proprement effrayant, je l’ai oublié, mais il était énorme ; j'avais peine à le croire. Ils sont utilisateurs, avec leur orthographe d’ailleurs, leur culture, leur rapport au réel, peu importe, mais il y a des usages nouveaux. Ces usages nouveaux, ce sont aussi des consoles de jeux, des ordinateurs, des sites pour multimédia, des téléphones portables qui sont finalement des terminaux de tout ce qu'on voudra. Dans quelques mois, nous savons tous qu'avec les i-phone, chaque personne sera un terminal d'Internet : il pourra avoir des films, des informations, communiquer, faire de la photo... Il n'est pas invraisemblable de croire que ce sera le cas de beaucoup de nos élèves. Lorsqu'on voit le nombre d'élèves qui ont déjà un téléphone portable, qui fait photo, qui permet d'ailleurs de photographier de la violence urbaine comme ils le font, comme vous le savez, dans ce qu’ils appellent curieusement le « happy slapping », qui n’a rien de « happy » mais qui est un « slapping », nous voyons très bien que tous ces outils seront très vite dans les mains de nos jeunes. Nous aurons des usages nouveaux, vis-à-vis desquels nous ne pourrons pas faire comme si l'école de l'ardoise et de la craie et des blouses grises était la seule réponse possible. Nous ne pourrons pas dire cela.
De même, non seulement il y a des outils nouveaux et des usages nouveaux, mais il y a du coup une consommation nouvelle : les pratiques changent. Les pratiques changent de telle manière qu'il y a concurrence par rapport à la culture scolaire. L'une des raisons pour lesquelles, en particulier, nous avons beaucoup de mal à défendre la culture scolaire classique, dans le domaine de l'écriture, dans le domaine de la lecture, du texte bien formé, de la copie qu'on rend bien propre, ce n'est pas seulement parce que les élèves sont devenus subitement les ennemis de l'orthographe et de l'écriture, c'est que dans la vie courante, plus personne ne se sert de cela. Les adultes qui demandent aux élèves d’écrire et de bien écrire, on constatera qu’eux-mêmes ont très peu l'occasion d'écrire. Nous sommes dans une société qui fait des prescriptions à l'école, dont elle se dispense elle-même : ponctualité, orthographe, écriture, lecture de beaux textes, savoirs inutiles... Donc, cette prescription qu'on a sur l'école, et que l'école elle-même a, elle est concurrencée par ces nouveaux dispositifs. Nous tous, lorsque nous envoyons un message ou un SMS, nous utilisons une orthographe rapide, simplifiée, voire phonétique. Nous ne nous rendons pas compte que pour autant nous demandons à nos enfants d'écrire suivant une orthographe classique. Il y a donc en effet concurrence, double langage dans une certaine mesure. L'école, elle est encore dans une sorte de rôle de réaction, de réactivité, peut-être même réactionnaire diraient certains, nécessaire dans certaine mesure, d’éviter que le poids didactique de ces outils ne pèse trop au point de venir concurrencer ce qui est son idéologie, ce qui est son espérance de communication.
J'ajoute à cela que beaucoup d’éducateurs trouvent non seulement que ces outils sont des concurrents par rapport aux savoirs scolaires, et dans une certaine mesure des ennemis des savoirs scolaires, mais aussi que la consommation de jeux vidéo, la navigation sur Internet, démultiplient des risques de surconsommation, d'énervement, de violence, de pornographie, et il n'est pas niable que dans l'utilisation d'Internet comme capteur d'images, ce que nous savons, c'est qu'il y a en effet quelque chose d'un peu brutal dans ce dispositif. Nous ne devons pas sous-estimer, comme éducateurs, les risques qui y sont attachés. Nous avons très souvent, nous avons beaucoup de signalements d’incidents dans les établissements, qui sont liés à leur source par une étiologie compliquée, qui sont liés tout de même à l'utilisation de l'Internet. Des jeunes qui récupèrent des images sur leur portable et qui les montrent, le « happy slapping » dont je parlais tout à l'heure, l'utilisation d'images brutales, de jeux vidéo échangés, de dispositifs de cet ordre qui sont dangereux pour les plus faibles de nos élèves, les plus désarmés.
Enfin, troisième concurrence : on n'a pas besoin d'aller à l'école pour savoir. Quel n'a pas été mon étonnement… Je réponds à Monsieur Verdier qui disait qu’il n’était pas certain que la mise en place de dispositifs d'accompagnement éducatif en fin de journée au collège, empêche le consumérisme des parents, si j'ai bien compris : j'espère qu'il a tort ! Quelle n'a pas été ma surprise de voir que lorsque nous mettons en place des dispositifs d'accompagnement éducatif, non seulement cela marche très bien, tout le monde le prend, mais il y a même des professeurs qui vont encore plus vite et disent : moi je vais le faire, mais je reste à la maison, je suis derrière mon ordinateur, et j'attends que vous m'appeliez. Il fait une sorte de service à domicile, payé par l’Etat en l’occurrence, pour que les élèves qui ont des difficultés appellent. Cela marche très bien. J'étais un petit peu inquiet, parce qu’à mon avis, cela va marcher si bien, qu'il y à craindre, ou à souhaiter je ne sais pas, que dans quelques années, nous payions des professeurs pour rester chez eux, pour être en quelque sorte des aiguilleurs de savoir par rapport à une demande qui sera extérieure. Je voulais rappeler ces rapports dialectiques tissés entre l'école et ces outils. Cela a toujours été le cas. Quand j'étais plus jeune, la télévision était en un instrument rudimentaire, mais on entendait des gens dire la même chose : c'était la nuit du savoir, c'était un outil décérébrant... Bref, c’était un outil dangereux. Il n'y a rien de nouveau, sinon qu'au fur et à mesure que le temps passe, la dialectique, la complexité du problème se pose de manière de plus en plus grande.
Alors, ceci étant dit, qu'est-ce que je peux proposer, comme ministre ? À dire vrai, je suis sans trop d'illusion, parce que j'ai appris un certain nombre de choses dans la vie, mais notamment qu'il n'y a aucune loi morale qui empêche des techniques de se développer. La technique sera toujours plus forte que la prescription éthique, morale, politique, que l'on pourra exercer sur elle pour essayer de la freiner. Depuis les arbalètes excommuniées, nous le savons. Nous ferons ce que nous pourrons, mais nous n'encadrerons pas de manière définitive le dispositif. Qu’est-ce qu’il faut que nous fassions ? D’abord il faut que les concepteurs, les producteurs, les diffuseurs d'images, en l'occurrence Gulli par exemple, s'associent avec nous pour faire en sorte que les contenus promeuvent la réflexion, la créativité. En souhaitant cela, je ne fais qu'enfoncer les portes ouvertes, parce qu’il me semble, et il nous semble, à moi et à mon épouse qui avons un petit garçon de 7 ans qui est fort utilisateur de télévision, que ce que l'on voit est plutôt intelligemment fait, plutôt stimulant, plutôt créatif. J'ai l'impression que ce que l'on voit à la télévision, selon les âges, je ne passe pas régulièrement mon temps devant les chaînes destinées aux petits enfants, mais l'impression que j'ai en les regardant, c'est que cela va dans le sens de la découverte, c'est plutôt stimulant. Des thématiques qui sont des thématiques pour adultes apparaissent très tôt dans les préoccupations des tout petits : les problématiques d'environnement, de l’eau, du respect d'autrui, de la citoyenneté, qui traversent comme ça ces jeux ou ces exercices.
La deuxième chose que nous devons faire, c'est ce que veut faire l'école, d’ailleurs : c'est une de ses ambitions, c'est faire en sorte que les enfants fassent un usage vertueux de ces outils. Ils doivent apprendre à regarder, à analyser, à comprendre, à maîtriser les outils dont ils disposent. Voilà pourquoi nous encourageons beaucoup, j'ai ici une collaboratrice qui nous aide dans ce travail, nous encouragerons beaucoup dans les années qui viennent la mise à disposition dans les établissements du premier degré de moyens interactifs, en particulier de tableaux interactifs, qui permettent d'habituer les élèves à réagir par rapport à un écran, qui est lui-même informé par le maître, qui contient une banque de données très lourde, et qui habitue à cet usage vertueux d’une relation avec l’écran qui soit une relation de savoir. De même nous voulons encourager les visioconférences, pour l'apprentissage précoce des langues vivantes. Là aussi, se retrouver avec un interlocuteur natif, à distance, discuter avec lui, le faire par des systèmes de réponses vrai ou faux, faire une sorte de dialogue qui repose sur une formation objective, cela réconcilie ces outils et l'enseignement.
Evidemment, il faut aussi que nos partenaires, les professionnels, vous, je ne sais pas qui est dans la salle mais il doit y avoir beaucoup de professionnels, je pense qu'il faut que nous ayons une capacité à former nos propres maîtres aux médias. Nous le faisons déjà avec le CLEMI, que tout le monde doit connaître ici, nous avons un certain nombre d'actions dans ce domaine. J'ai signé une convention, il y a quelques années, quand j’étais ministre délégué à l’enseignement scolaire, avec France 5, qui contribue à promouvoir une relation exigeante entre les images et l'école. Bref, il faut que ces instruments nouveaux, les maîtres se les approprient très tôt, et qu'ils ne soient pas dépassés par la technologie nouvelle de leurs propres élèves. Car beaucoup de nos maîtres, ceux qui sont en milieu de carrière, nous disent que leurs élèves en savent plus qu'eux sur ces outils. Comment organiser un rapport pédagogique, de maître à élève, avec ces outils, si les élèves ont une meilleure maîtrise de l'outil que le professeur lui-même ? Cela complique les choses. Je rappelle que 80% de nos élèves ont un ordinateur à la maison : au point même qu'on se posait la question de savoir s'il ne vaut mieux pas aider à aller à 100%, pour nous écoles, pour qu'on puisse s'en servir carrément ! Par exemple, avoir une base de données, un peu comme Wikipédia, qui est une sorte d'auto-construction collective, mais que nous ayons une base de données dans laquelle nous mettrions le matériel didactique à disposition des parents. Mais cela supposerait, pour que les choses soient justes et équitables, qu’il faudrait que 100% des familles soient équipées. C'est une question que nous nous posons.
Il faut donc former non plus seulement nos maîtres, mais accompagner nos jeunes, il faut les obliger à se former. Voilà pourquoi, peut-être l'avez-vous évoqué dans le colloque, je m'excuse encore de méconnaître ce que vous avez dit aujourd'hui, mais nous avons décidé de créer ce qu’on appelle le B2i, le brevet informatique et Internet, qui est une compétence qu'un élève sur trois déjà obtient aujourd’hui, avant d'entrer au collège. Et surtout installer ce B2i, cette fois-ci au collège, comme élément obligatoire d'obtention du brevet. Tous les élèves, pour obtenir le brevet, seront obligés de connaître au moins comment fonctionne, fondamentalement, l'ensemble des technologies de la communication et de l'information.
Enfin, nous allons, comme je l’ai dit tout à l’heure, commencer à faire entrer les outils nouveaux, comme par exemple la visioconférence. Enfin, nous anticipons, à l'occasion d'un « marronnier » de la rentrée, qui est le poids du cartable, nous avons profité de l'occasion pour dire enfin des choses utiles à ce sujet, je crois : il faut que les livres soient plus légers, mais il faut surtout se préparer à l'idée que la meilleure façon d'alléger les cartables, c'est d'avoir dans son cartable des i-books, c'est-à-dire des documents qui permettent de contenir trente ou quarante livres. Ce sera un matériel beaucoup plus léger. On pourrait avoir un CD-ROM qui reproduira le livre lui-même. Bref, il faut aller vers ces outils-là, et nous commençons à anticiper pour ne pas être complètement dépassés si les choses s'accéléraient. Nous allons faire dès la rentrée prochaine un certain nombre d'acquisitions d'équipements à titre expérimental. Sur ces dispositifs, sur les tableaux interactifs, nous faisons une expérimentation assez lourde dès le mois de janvier 2008, pour voir comment cela fonctionne dans un certain nombre d'écoles. Sur les visioconférences, nous créons vingt sites en janvier prochain, et nous voulons porter ce dispositif à mille l’année suivante. Et sur les i-books, nous allons aussi faire un certain nombre d'expériences, de sorte qu’on va au moins mettre le pied à l'étrier, et voir si tout cela fonctionne. Si cela fonctionne, on se donnera les moyens d'équiper toutes nos écoles.
Je n'ai certainement pas dit des choses nouvelles, surtout devant des spécialistes, je vous prie de m'excuser d'avoir été le béotien qui vient amener ses remarques de pion en fin de réunion, mais je voulais que vous soyez persuadés à quel point le ministère de l’Education nationale est soucieux de deux manières vis-à-vis de ces questions : la manière classique, cette relation complexe entre savoir scolaire et outils modernes ; et la manière plus active, plus pro-active, qui est : équipons-nous, formons-nous, accompagnons, sachons, maîtrisons, formons, de sorte que cette inévitable évolution technologique se fasse dans l'intérêt de tous, et en particulier de ceux qui en ont le plus besoin, qui sont les moins accompagnés culturellement dans leur famille, les moins aptes à se mouvoir dans le monde de la culture et du savoir, ceux qui sont dans des situations les plus difficiles socialement. Car l’une des souffrances de l'école reste fondamentalement qu’elle est strictement incapable actuellement, en particulier dans le premier degré, de rompre avec l'étiologie sociale, avec le déterminisme familial : c'est évidemment une souffrance pour l'école. Je vous remercie."
- Emmanuelle Guilbart : Merci, Monsieur le ministre, pour votre intervention, à la fois complète et très pragmatique. Loin de moi l'idée de conclure cette journée qui a été très riche, juste quelques petits messages qui m'ont interpellée plus personnellement : la responsabilité de l'éditeur, la pédagogie des parents qui sont souvent un petit peu largués sur certains sujets, et aussi ce besoin d'information qui est ressorti dans la salle, de guides de cette offre pléthorique, entre les offres plus ou moins adaptées, selon quel âge, etc...
Merci à tous pour votre participation. L'évolution des équipements et des usages va continuer. Nous nous dirigeons vers un deuxième colloque, l’année prochaine, pour suivre ce qui se passe. Merci à tous. Sur l’étude, dont les premiers résultats vous ont été présentés ce matin, elle sera totalement disponible en janvier. Pour ceux que ça intéresse, n'hésitez pas à nous contacter. Merci à tous, merci à vous Monsieur le ministre.
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